Témoignage d’Olivier Reggiani, enseignant à l’école élémentaire publique Maurice Boyau située dans l’académie de Toulouse. Ce témoignage intervient dans un contexte inédit : celui de la période de fermeture des établissements, en raison du confinement qui a été mis en place à la suite de la pandémie Covid-19.

Depuis le début du confinement (le 17 mars), de nombreux enseignants engagés dans des projets eTwinning ont adapté leurs activités de projet à cette nouvelle situation afin de permettre à leurs élèves de maintenir le lien avec le collectif de la classe et avec leurs partenaires étrangers.

C’est de son expérience d’enseignant confiné dont Olivier souhaite nous parler dans ce témoignage.

La continuité pédagogique à l’Ecole élémentaire publique Maurice Boyau

  • Lieu : St Félix de Sorgues (12)
  • Spécificités de l’établissement : école située en milieu rural et associée à une autre école située à 8 kms de l’école dans le cadre d’un Regroupement Pédagogique Intercommunal (RPI). L’école accueille les enfants de 4 communes différentes. L’école ne comporte qu’une seule classe de 16 élèves 
  • Niveaux enseignés : CE1/CE2/CM1/CM2

Une journée type d’école à la maison pendant la période de confinement.

Chaque élève est à son domicile et les enseignants doivent proposer une continuité pédagogique par le biais du numérique. Pour notre structure, l'utilisation d'un espace numérique de travail était déjà en place, ce qui a facilité cette adaptation de notre enseignement.

Chaque semaine, je donne aux élèves des devoirs sur les 4 jours d'école. La quantité de travail est bien sûr inférieure à celle donnée d'habitude et la majeure partie concerne des domaines déjà étudiés en classe. Le but est donc d'avoir une certaine continuité des apprentissages en étant très attentif à ne pas mettre en difficulté les élèves. Je communique aussi, toutes les semaines, avec les familles pour faire un point sur la réussite des élèves et pour répondre aux questions et inquiétudes.

Nous avons aussi un temps de visioconférence avec tous les élèves, une fois par semaine, pour préserver l'unité du groupe et c'est un moment d'échanges très important pour les élèves.

Le bilan de ces semaines d'enseignement à distance a demandé un important investissement pour les familles et les enseignants, mais le bilan est plutôt positif, dans ce contexte de confinement.

eTwinning : le fil conducteur de nos projets sur l’année

eTwinning est très présent dans notre école. Tous les ans, nous menons un ou plusieurs projets. Les élèves, qui restent 4 ans dans cette classe ont donc l'habitude des échanges internationaux et cela constitue le noyau des projets de l'année scolaire, une sorte de “Fil rouge”.

eTwinning, l’outil de la continuité pédagogique

eTwinning est utile pour garder une certaine unité du groupe classe. En effet, la plupart des activités proposées pour l’école à la maison sont individuelles. Ce sont sur ces activités de projet eTwinning que l'on peut faire travailler les élèves en collaboration, et de manière collective.

Une seconde utilité est de pouvoir assurer une certaine continuité de nos projets en cours, et garder avec nos élèves cette idée d'année scolaire, avec des réalisations qui vont être certes réadaptées, mais menées jusqu'au bout.

eTwinning est donc un moyen de redonner une dimension de groupe et d'unité, et de motiver les élèves dans le fait de rester au travail. La dimension internationale leur permet aussi de prendre en compte ce qui se passe dans les autres pays, et de découvrir le quotidien de leurs partenaires européens.

Par contre, je pense qu'il est difficile de se lancer actuellement dans de nouveaux projets. De façon personnelle, je ne suis pas favorable à la mise en place de projet autour du COVID 19, sujet déjà trop présent dans les familles. Je pense qu’il est préférable de proposer aux élèves des activités qui leur permette justement d'être dans une autre émotion, plus positive.

Confinés mais pas à court d'idées !

Nous avons réadapté deux de nos projets en cours.

Dans le premier, qui est un projet pour célébrer l'année 2020, année internationale de la santé des plantes ("2020 International Year of Plant Health"), nous avions pour objectifs, après un temps d'échanges et de présentations, de faire un bilan sur la biodiversité dans chacune des cours d'école et de faire une action pour l'améliorer. Toutes ces petites actions, du fait des 75 partenaires réunis, auraient donné lieu à une grande action. Suite au confinement, une partie des partenaires ont souhaité continuer le projet : nous avons donc créer une nouvelle activité de partage : les élèves prennent en photo la biodiversité qu'ils observent par leur fenêtre, sur leur balcon, ou dans leur jardin et postent ces images sur un padlet. C'est une proposition qui permet à tous les enfants de participer facilement car ils n’ont besoin que d'un téléphone pour effectuer cette activité. Le projet continue donc, de façon très différente, mais cela permet de garder une dynamique et de la motivation.

Pour le second projet, qui était terminé, nous avons décidé de relancer une activité de partage. C'était un projet sur la coupe du monde de rugby ("World Cup Rugby 2019"), ou chaque équipe devait réaliser une vidéo d'un jeu pour apprendre à bien jouer au rugby. Cela permettait ensuite aux autres équipes de le tester, de se filmer et de faire des commentaires. La nouvelle activité va là aussi être très simple. Chaque élève va se filmer (toujours avec un téléphone), il reçoit un ballon et le relance ensuite. En plaçant ensuite ces vidéos bout à bout, cela formera notre document final. On retrouve donc ici aussi la volonté de réunir et de partager.

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